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Les pélerins de la Moutète

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L'aéroport de Pau-Pyrénées

Aller à Pau pour la première fois sans voir Orthez et la Moutète, pas question ! Une fois posé sur l’aéroport de Pau-Pyrénées, où m’attend Olivier Hirsch, il faut rouler une petite demi-heure pour rejoindre Orthez. Arrivé en janvier dernier à Dax-Gamarde pour tenter de sauver le club de la relégation en N3, l’ancien coach du SQBB est un chauffeur et un guide déjà expérimenté des Landes et du Béarn. Il a lui-même effectué ce pélerinage il y a quelques semaines.

Pau est posé sur une plaine étonnamment plate, qu’on confondrait avec notre Picardie si sa façade sud n’était tapissée de la chaîne des Pyrénées, majestueuse, distante d’une cinquantaine de kilomètres. Une base arrière idéale. D’ailleurs, le Tour de France y a fait étape à quarante-sept reprises depuis la guerre. En longeant le gave du Pau, un affluent de l’Adour, on traverse d’abord Lacq. Une ville dédiée à l’exploitation du gaz depuis les années 50, raffinerie repoussante qui fut toutefois une bouffée d’oxygène il y a peu pour les finances de l’Elan Béarnais, appelé désormais Pau-Lacq-Orthez.

Orthez (10 000 habitants) se dessine après 40 km de route depuis Pau (80 000 âmes). Rien de spectaculaire ni de particulièrement pittoresque d’abord. Puis surgit la façade de la Moutète. On se gare, on la prend en photo. Visiblement, on a reculé la devanture pour y accueillir des commerces. Fleuriste, sandwicherie, tec. Le tout, entièrement rénové, a dû perdre beaucoup de son parfum d’antan.

La façade actuelle de la Moutète

On veut entrer. Il faut faire tout le tour pour trouver un accès. Le serrurier qui tient boutique dans le hall fait pour nous office de gardien. Il a deviné à notre allure pour quoi on était là. Des pélerins, il en a vu passer. Des matches, il en a soupé aussi. Une grille en fer interdit l’accès à la salle mais on voit bien que la Moutète n’est plus dans son basket. Il faut s’attarder un moment pour deviner la magie qui fut la sienne. Les lustres en métal dégringolent d’une toiture en féraille, d’origine il nous semble. Et la résonnance parfaite pour une (é)meute de 5000 aficionados.

L'intérieur de la Moutète

« M. Seillant (le président historique de l’Elan Béarnais) vient toujours faire son marché ici, il achète son poisson chaque semaine », raconte le serrurier. Du poisson… Même le marché aux volailles n’est plus ce qu’il était. On lui explique qu’on vient de Saint-Quentin et que Pau reçoit le SQBB tout à l’heure. Que Saint-Quentin a été le dernier club à jouer à la Moutète le 5 janvier 1991 (voir le précédent article « Quand Saint-Quentin fermait la Moutète »).  « Je m’en souviens, Ortega jouait à Saint-Quentin ». Faux, lui rétorque-t-on, il ne quittera Pau-Orthez que l’été suivant. Tétu, le Béarnais n’en démord pas alors on lui sort des preuves. Il en est tout chamboulé.

On le laisse à ses clés et ses souvenirs et on file prendre un café à la terrasse d’en face. Le bar « la Moutète » est tenu par un gentil monsieur qui n’a pas connu la fièvre du samedi soir, mais qui sait le mal qu’a fait à la ville le départ de l’Elan vers la « capitale » paloise. Sur les panneaux directionnels, on indique encore le restaurant « chez Moulia », une institution des troisièmes mi-temps orthéziennes. « Mais il est fermé depuis un an ou deux, à cause des normes européennes. C’est malheureux », déplore le cafetier.

En fait, les soeurs Cricri et Cloclo, qui tenaient la maison depuis 48 ans, à la suite de leurs parents, ont pris leur retraite en 2010. Des tas d’articles leur ont été consacrés par la presse locale, voire nationale. Une deuxième mort pour le basket orthézien.

Café avalé, Olivier Hirsch se souvient avoir battu Orthez et un Gadou en demi-finale de coupe de France juniors avec Liévin, du côté d’Orléans… Le téléphone sonne. « Bonjour je m’appelle Franck Gobert, c’est Thierry Pons qui m’a donné votre numéro. J’ai lu votre article sur le blog à propos du dernier match de la Moutète. J’en ai eu des frissons. J’y étais. »

Franck Gobert était sur le banc des espoirs du SQBB ce fameux 5 janvier 1991, quand pour ne pas gâcher la fête des adieux à la Moutète, les arbitres refusèrent un panier à trois points au buzzer d’Arnaud Kamezac, intialement accordé, et qui devait donner la victoire aux jeunes Saint-Quentinois.

Le palais des sports de Pau

Il se souvient des plumes sous le banc et les tribunes, de Seillant qui se prend le bec avec Sébastien Lambert, son meneur de jeu. C’est donc bien de l’actuel entraîneur du SQBB que parlait le président quand il s’épanchait dans la presse de l’époque. « S’il avait eu une telle attitude sous le maillot d’Orthez, je lui aurais mis une paire de claques et je l’aurais viré du club », rapporte Eric Dubuis dans les colonnes de l’Aisne Nouvelle.

Franck Gobert, Ardennais d’origine, a porté le maillot saint-quentinois de 1987 à 1990, avant de filer à l’ASVEL puis de jouer notamment deux saisons à Ajaccio avec Thierry Pons, le manager général du SQBB. « Je suis allé les voir cette saison à Antibes et on avait mangé avec tous les joueurs. Je suis aussi venu à Saint-Quentin au match aller contre Pau », dit-il.

On se promet des échanges de mail et on raccroche, la tête vingt ans en arrière. Il est temps de retourner sur Pau, où l’histoire a remis les deux clubs face à face. Le palais des sports de Pau, inauguré le 12 janvier 1991 contre Limoges, est un bijou posé au bord de l’autoroute. Entièrement pensé pour le basket et dédié à lui seul. 7500 places assises et proches du terrain, une armée de salariés affectée à son entretien.

Le hall d'entrée du palais des sports

Le hall est tapissé des photos de toutes les équipes qui ont fait l’élan Béarnais. Olivier Hirsch me désigne sur l’une d’elles Corey Crowder, me rappelant que Christian Ortega, tout compte fait, ne fut pas le seul à porter les deux maillots. Derrière les vitrines, les trophées – français et européens – imposent si nécessaire le respect aux visiteurs. L’arène impressionne par son étonnante chaleur. Tout à l’heure, Pierre Seillant, président d’honneur venu de son domicile orthézien, costume-cravate toujours ajusté, viendra s’asseoir discrètement, dix rang derrière le banc palois. Il n’a probablement pas reconnu le coach adverse. Il n’y a plus de plumes sur le parquet ni de Cricri ni de Cloclo pour fêter la victoire à la graisse d’oie, mais autour du terrain, la passion et la mauvaise foi béarnaises sont intactes. Et on adore ça.

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